Le Monde des Ténèbres n’est pas le nôtre, même s’il lui ressemble beaucoup. Pour un observateur extérieur, il y a peu de différences. Les institutions, personnalités et comportements de notre monde sont toujours là. Pourtant, des événements bien plus sinistres se déroulent dans les coulisses. Les ombres sont plus noires, la corruption est encore plus présente et le désespoir est une chose commune. C’est un monde dominé par les extrêmes. Les villes labyrinthiques sont sinistres, oppressantes et abritent des conspirations que les habitants n’osent pas imaginer. De vastes étendues sauvages punissent les intrus avec une brutalité sans merci. Des plus grandes métropoles aux lieux secrets de la nature hostile, d’horribles créatures rôdent, invisibles, pour attaquer les innocents et les faibles. Dans ce monde, le mal prospère : c’est un monde de Ténèbres.
Comme dans toute bonne histoire d’horreur gothique, ce monde sombre cache de terribles secrets. Le danger est partout et tout a une raison cachée ; le hasard n’existe pas. Les villes tombent en décrépitude, dominées par d’énormes édifices écrasants qui étendent leur ombre sur la pauvreté et la damnation de la population. Des gargouilles de pierre montent la garde au sommet des plus hauts immeubles, témoins muets du crime et de la souffrance qui se jouent dans les rues. La foi se meurt, alors même que les églises prient pour les plus démunis. Même dans les banlieues résidentielles et les faubourgs, les gens effrayés vivent leur vie à l’abri illusoire de murs rassurants. Ils oublient ainsi quelques temps l’horreur dans la routine de leur vie quotidienne.
Quelques personnes ont l’énergie de résister à ce monde oppressant et elles le font à grande échelle. Partout où les riches et les puissants exploitent leur influence, la rébellion gronde. Une contre-culture florissante attaque cette société indifférente, armée de paroles, de musique et parfois de violence. Idéaliste et fière, elle se bat avec l’énergie du désespoir. Et pourtant, bien trop souvent, ces rebelles finissent par être matés. Des clubs semi-clandestins sont là pour satisfaire les vices les plus exotiques des désespérés. Les gangs de rue, bandes de quartier et autres entrepreneurs sans scrupules les incitent à une frénésie d’agressions… Et profitent des résultats. Le crime est donc commun, l’apathie de rigueur et le cynisme partout…
